Vivre un peu plus longtemps pour mourir avant toi...
A quoi cela sert ? A quoi cela sert de courir puisque la fin est proche, à quoi cela sert de mourir puisque ta fin est moche... Tu paniques, tu te retournes, autour de toi, tout est noir car un voile funeste s'est imposé sur ta vie. Les rayons radieux du Soleil n'alimentent plus ton coeur qui ne désire plus la lumière. Alors, tu fuis, tu fuis la vie qui te traque, tu fuis l'ennemi qui te nargue, qui te fait croire que tu as une raison d'exister, tandis que tu ne fais qu'errer, humble passager. Là, des étoiles scintillent, depuis mille ans maintenant, tandis que leur lumière se reflète encore, toi, tu ignores qu'elles ne sont plus que dans tes yeux qui te trompent, car elles n'ont jamais vraiment existé depuis que tu les vois. Elles n'existent que dans tes pensées, elles n'existent que dans tes illusions, tes espoirs si vains. Finalement, lorsque tu t'éveilles, dans la tombe, plus aucune lumière, plus aucun son, le néant t'entoure, et peut-être penses-tu voir les étoiles... Leur chute si brutale qui un jour leur arracha la vie, ta chute si macabre qui un jour t'arrachera le coeur. Tu as brûlé, scintillé, respiré la gloire, comme cette infinité d'étoiles, mais tu n'as pas mesuré ta petitesse à côté de leur magnificence. Car quoi qu'il arrive, elles, tant qu'il y aura des yeux assez faux pour les voir, elles existeront. Toi, du jour où tu disparaîtras, on ne verra plus que ton nom sur une pierre tombale, et tu n'existeras que dans la mort et les ténèbres. Et si tu pouvais être une étoile, briller pour l'éternité, tomber pour mieux scintiller aux yeux des hommes, si tu pouvais monter si haut, imposer ta petite existence sur notre univers magnanime, ne serais-tu pas glorieux ? Certes, tu le serais, mais tu n'es pas si grand que le Soleil, ce titan de l'univers, de son sabot de feu t'écraserait et te renverrait à ta petite place, sur cette Terre. Ne cherche pas à être une étoile, ne cherche pas la gloire, contente-toi de t'imprégner de la lumière que t'offre le Soleil, il ne s'agit là que d'un petit rayon, toutefois, un petit rayon qui offre à tes yeux la lumière et les dispense des ténèbres. Regarde l'aveugle, il est heureux parce que les rayons du Soleil réchauffent son visage, tu n'es pas aveugle, sois heureux parce que le Soleil t'offre sa lumière, et vois loin, aussi loin que tu le peux. Car il faut avancer, ne cherche pas l'ascension, il vaut mieux que tu trébuches sur un caillou que tu ne chutes du haut d'une montagne, chute d'après laquelle tu ne te relèverais jamais. Le bonheur, c'est ce petit morceau d'étoile que tu trouveras à tes pieds, ce qu'il y a là-haut, au-dessus de ta tête n'est que le fruit de ton orgueil, baisse la tête, donc.
L'Animal qui n'est pas si sage mais qui a raison d'être sauvage.