Possession.
Je t'idéalise, je t'observe, et enfin, je te réalise... D'abord, tu es l'homme aux milles promesses qui me jure l'éternité sur l'Apocalypse, puis je te regarde agir et je comprends souvent que, ma foi, tu es bien lâche. Ta faiblesse te rend vaniteux et fermé, tu n'accèdes en rien à ce que tu prétends saisir, quelques fragments de poussière entre tes mains, seulement, comme ce sentiment que j'éprouve moi-même lorsque je semble te détenir... Me voila dupé ! Tu n'es que poussière entre mes mains, sitôt que tes mains m'échappent, que ton corps dort dans d'autres lits que le mien, tu n'es plus à moi et, partout, tu échappes à la tyrannie que j'exerce sur toi, folie d'amour que seul le temps peut arrêter. Il y a outre ma folie cette réalité que je viens de comprendre, le soleil de ses rayons brutaux m'a écarquillé les yeux, pour me montrer l'homme que tu es vraiment. Tu es viril, tu es bon, certes, toutefois, tu as peur de beaucoup de choses et il est difficile de te faire admettre que tu es mien tant que je serais vivant. Je ne veux pas te condamner, ni même te séquestrer, ce que j'attends de toi, c'est qu'à l'heure de ma vie et de la tienne, nous nous partagions. Je ne puis supporter davantage ta distance et ton tempérament parfois glacial face à mon attitude infernale. Et quel intérêt si je ne fais que créer les flammes qui détruisent et noient dans les profondeurs tes ardeurs à jamais ? Jamais personne ne t'aimera comme je t'aime de mon propre cœur, livre-moi ton âme un peu plus, je n'en ferais pas de l'or, ni même des diamants, toutefois, je saurais en faire une flamme qui veille tes nuits et te réchauffe le cœur, que tu saches que, coûte que coûte, jamais tu ne seras laissé pour compte, le monde selon moi est cette œuvre que nous devons accomplir toi et moi. S'il n'y a plus ton âme, s'il n'y a plus la mienne, je préfère rêver le néant.
L'Animal amoureux.