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Scandaleuses Contemplations
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Scandaleuses Contemplations
Scandaleuses Contemplations
  • Né à Boulogne-sur-Mer, d'origines slaves, Maxim se fascine pour la culture européenne, principalement celle d'Europe de l'Est. Éperdument romantique, enchaîné à ses convictions, ses lecteurs sont conviés à son rêve nostalgique et à partager sa sensibilité.
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23 août 2012

Les Jours Heureux.

Victor François Tardieu - Les Dockers De Liverpool

 

  Je ferme la porte de mes ennuis et tourne le dos à cette muraille de malheur rongeant mes entrailles, comme une ferraille au creux de mon coeur. Le soleil m'illumine de ses rayons puissants, me tourmente de sa candeur sans égale et me laisse libre de penser, au son de la Carmagnole et des cloches de la cathédrale auxquelles je dis "merde". Quelques pavés à la gueule de la flicaille et des gens d'église, ça me fait bien rire. Ce monde est con et je le sais, inutile donc d'en faire un malheur, je me réjouis de leur idiotie et les opprime à ma façon puisqu'ils le font à la leur, personne ne me croit lorsque je dis que j'ai été enfant de choeur, je me souviens du sacristain laid comme un pou et aussi honnête qu'un banquier, mais ils ne me croient toujours pas, c'est tant mieux pour moi, j'efface un sacré mauvais souvenir... Au loin, le sifflet du paquebot qui signale mon départ, la populace qui s'exalte un peu de me voir drôlement habillé, mais bon, ça me fait bien rire, finalement, y en a pas un qui relève l'autre, riche ou pauvre, tant qu'on est con, on le reste. Le soleil est resplendissant comme ma grand-mère m'a dit que je l'étais, ça m'a fait drôlement rire, mais bon, pourquoi pas ? On peut accepter les roses tant qu'elles ne nous blessent pas le coeur... Je me retourne et je me dis que ce vieux port décharné avec ses quelques bâteaux plus ou moins vieux va quand même me manquer, je ne pourrais plus espérer entendre le sifflet du bâteau ni voir le phare au fond de la digue s'illuminer... Là-bas, y aura un beffroi qui ressemblera au phare mais sans lumière ni navire, pas de pêcheur à son pied, peut-être moi lorsque je pisserais sur le mur de leur tour... Là-bas, y aura les bourgeois pire qu'ici, la flicaille aussi et les bigots détestables, mais bon, s'il reste quelques pavés, je pourrais les arracher et les balancer à la figure des mécréants qu'ils sont tous ! Je suis fou, qu'ils diront, pas normal en tous cas. Mais je trouverais ça bien drôle de les voir tirer leurs gueules de gargouilles prêtes à cracher leur lave de haine et de mépris envers moi, le provincial, le marginal, le communiste, le pédéraste ! Et ma mère qui veille à me taper sur les doigts pour que je me comporte comme un être raisonnable, oui, si seulement tu l'étais raisonnable, toi, Maman ! Et mon père, un peu abruti par le travail qui me voit comme un patriote... Je suis content de les quitter, il est temps de toutes façons, sans quoi je serais resté au rang de patriote raisonnable : crétin et discipliné en fait. Je suis rien de tout ça, juste un peu la tête dure et amoureux des temps passés. Mais bon, même si ça me va pas trop, ce monde, j'essaie de m'y plonger pour voir ce qu'il a gardé du passé, et au fond, je le trouve un peu foutu mais pas de quoi se lamenter ! A ma façon, je fais un bras d'honneur à l'envahisseur britannique pour rejoindre les bourgeois, qu'on fasse gronder les canons et qu'on crie victoire !

 

  L'Animal vainqueur.

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