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Scandaleuses Contemplations
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Scandaleuses Contemplations
Scandaleuses Contemplations
  • Né à Boulogne-sur-Mer, d'origines slaves, Maxim se fascine pour la culture européenne, principalement celle d'Europe de l'Est. Éperdument romantique, enchaîné à ses convictions, ses lecteurs sont conviés à son rêve nostalgique et à partager sa sensibilité.
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4 juillet 2012

J'implore...

Francisco De Zurbaran - Saint François A Genoux Avec Une Tête De Mort

 

  J'implore de mes pleurs ta grâce, Seigneur, l'univers me semble un néant de ténèbres en ton absence. Les cieux obscurs envahissent mon esprit et m'empêchent d'y voir clair, pardonne-moi, pardonne-moi de tant d'ardeurs et de violence, je n'ai pas toujours été loyal. Toutefois, je me tourne cette fois vers toi, par peur, par désespoir, car je n'ai plus la force, je n'ai plus la force de me battre, je n'ai plus la force de lutter sans la foi, laisse-moi cette fois l'honneur du pardon, je serais ton loyal et respectable serviteur. Car je n'ai plus la patience des regrets, je n'ai plus la passion de l'enfant téméraire, je deviens peu à peu l'homme lâche qui cède sous le poids du globe lourd comme un rocher, je sens mon corps céder sous le poids de tant de douleurs, et je ne puis plus admettre que l'on me crucifie et que l'on m'expose à la violence des traîtres. Toi, là-bas, tel Judas, me disais que tu m'aurais toujours soutenu, et l'univers s'est retourné contre toi, c'est pourquoi tu me crâches au visage ! Et je ne te sanctionne même pas, puisque je suis faible, toutes mes forces ont disparu, l'univers est aussi contre moi, il ne me reste pas même l'espoir, rien que les recoins sombres de ma chambre et la fournaise que sont mes draps. Je ne respire plus, je m'asphyxie peu à peu de tant de combats, tu diras que je suis lâche de chercher l'oxygène un peu plus haut vers les cieux, mais que ferais-tu à ma place ? N'implorerais-tu pas les cieux, qu'ils t'accordent un peu de leur air et de leur lumière, ou alors, seul, tu aurais la force de combattre ? Je faiblis car la vie me flagelle, mes plaies se creusent jusqu'aux os qui me soutiennent, et je ne veux pas que le fouet de l'existence me rompe les os, je veux qu'elle me laisse en paix porter la croix, jusqu'à mon dernier refuge, c'est trop de souffrance. Je lutte au moins pour que la folie ne m'emporte pas, mais je me sens descendre, descendre toujours, encore et encore jusqu'aux profondeurs de Satan, je respire le soufre et j'entends les cris et les hurlements de rage et de douleur. Seigneur, je t'en prie, aide-moi.

 

  L'Animal assommé.

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