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Scandaleuses Contemplations
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Scandaleuses Contemplations
Scandaleuses Contemplations
  • Né à Boulogne-sur-Mer, d'origines slaves, Maxim se fascine pour la culture européenne, principalement celle d'Europe de l'Est. Éperdument romantique, enchaîné à ses convictions, ses lecteurs sont conviés à son rêve nostalgique et à partager sa sensibilité.
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10 juin 2012

Délibérément romantique...

Théodore Géricault - L'Aliéné

 

  Mesdames, Messieurs,

  J'ai le plaisir et l'honneur de vous annoncer, ce jour, le souvenir de mon arrivée sur cette Terre, le 29 mai 1994. Heureux cadeau ou horrible fléau ? Seuls les dieux jugeront de l'utilité de mon existence, et moi seul jugerais de ce que la vie m'a apporté. Mais ne donnons pas à ce récit une tournure nombriliste, adressons-le à tous les hommes. Tous les hommes, seuls, accompagnés, sages, remplis de vices, prétentieux, humbles, manipulateurs, protecteurs, capitalistes, communistes, homosexuels, asexués, ignorants, intellectuels, bref, tous les hommes.

  Ce bambin tenait à peine sur ses quatre pattes, puis vint le jour où il se rendît compte qu'il avait conscience qu'il marchait depuis un moment déjà... Il marchait, sans patience, le Christ aussi a marché, mais patiemment, portant sa croix sur la montée du Golgotha... Peut-être aurait-il apprécié l'aide d'un diable ? Un diable, sur deux roues, deux roues qui s'usent avec le temps, qui grincent, qui pleurent le mauvais temps. Soit, aucun diable ne l'a aidé, mais ce bambin alors, revenons-y, le bambin, dirait-on, s'est aidé lui-même, seul contre tous. Le bambin ou le petit diable, selon les aspirations, impatient, pleurnichard, révolté, grinçant et hyperactif s'agitait dans sa prison de bois, puis un jour, il passa au-dessus de sa prison de bois. Et le voila aujourd'hui, petit diable devenu grand, il avance sur deux roues, deux roues qui grincent déjà à cause de la pluie et qui peinent à se maintenir en équilibre sur ce monde tourmenté. Ce petit diable s'appelle Maxim, il est infernal, parfois, son attitude frôle l'hystérie, il est très angoissé et particulièrement apeuré, toutefois, inutile de prendre peur, il ne mord que lorsqu'on lui blesse la patte. Mi-chat, mi-chien, il s'épate de son maintien sur ses petites pattes, pathétique mais sympathique, il ne mérite ni fascination ni mépris, c'est un étrange animal qui lutte, qui lutte contre tous ces chasseurs qui auraient aimé parfois s'emparer de son âme, bien sûr, ce n'est pas à lui particulièrement qu'ils en veulent...

  C'est seulement que ces chasseurs aiment s'emparer des âmes les plus sensibles pour les tourmenter, hélas, me voila prisonnier de leurs tourments. Alors je m'agite, je marche très vite, en espérant me sauver du filet qui toutefois me maintient en vie. Ce filet est l'oeuvre des Parques, elles nous maintiennent à l'intérieur, prisonniers, puis du jour où elles se lassent de leur labeur, elles coupent le fil qui détruit l'assemblage dans sa totalité, et nous leur offrons en retour notre dernier soupir. Pas que la vie soit triste, pas infernale une seule seconde, la vie sans les hommes a quelque chose d'harmonieux, de fascinant, de sublime... Que l'on est capable de comprendre que lorsqu'on est seul face à cette gigantesque sphère de vie qui nous entoure, pourtant, seuls, nous sommes incapables de la voir telle qu'elle est, alors nous avons besoin des autres hommes pour la voir telle qu'elle n'est pas, pour se bercer d'illusions.

  Aujourd'hui, j'aimerais partager, offrir, donner, faire cadeau de mon expérience, pas pour parler de moi, mais pour parler du passé, du passé que j'aimerais que d'autres puissent éviter, du passé qui transforme le présent, qui fait que tout est différent parce que les hommes m'ont changé. Pourtant, nul homme ne peut changer quiconque, l'aliéné se contente de regarder dans tous les sens, apeuré par le regard de ses bourreaux, et il ne suit jamais le droit chemin, parce qu'on lui a volé son âme, mais il lutte tandis qu'une part de conscience scintille au fond de son coeur, son coeur qui, quoi que puissent dire ou prouver les scientifiques, son coeur qui détient des merveilles, des secrets que nul ne peut violer, car on n'y accède que parce qu'il l'offre, de par sa confiance et sa bonté.


  Tendrement, l'Animal.



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Commentaires
C
J'aime bien ton blog continues maxime ;)
L
Même si ce n'es pas forcément mon style, t'es texte sont assez représentatif de ta personnalité et tu sais utiliser les mots. <br /> <br /> <br /> <br /> Une chose à dire continue d'écrire. :)
M
Même si tu as un style particulier, tu as une belle écriture, de belles figures de styles, tout est bien recherché. Ce que tu écris se lit si facilement et pourtant ce n'est pas simple d'aborder ces thèmes.<br /> <br /> Bref, même si je n'aime pas forcément ce style tu ne nous laisse pas indifférent, continues d'écrire<br /> <br /> Michelle
S
Ces mots couchés m'ont beaucoup touché...Romantique, sensible à fleur de peau, rebel bref comme je t'aime. Reflet de toi même, écorché vif de la vie...Beau lexique, beau phrasé mes yeux s'y sont promenés comme un jardinier dans son jardin à contempler son labeur,sa passion,son émerveillement face à cette nature si fragile et forte à la fois...Sublime délayé de mots enchantement de phrases... en extase...devant tant de jeunesse et de maturité si présentes!
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