Liberté.

  C'est le droit de te dire que nul être pour moi n'est plus important que toi, c'est le droit de t'aimer aussi fort que je le peux, de t'offrir mille bouquets et d'assécher tout l'or du monde pour t'offrir des palais... La liberté, c'est le droit de vivre ma vie, de laisser derrière la crainte et le mal, de laisser aux ténèbres les fausses espérances, les aventures douloureuses et les rivages asséchés. C'est aussi pour moi la finalité à toutes ces souffrances inutiles, quoiqu'elles me renforcèrent, elles firent de mon âme le fruit des terreurs maléfiques. Laisse-moi alors la liberté de tourner le dos à ce passé sombre, de dire à cette vie injuste que je ne veux plus vivre avec elle, qu'elle n'est désormais plus la même, qu'elle connait la justice et l'amour, l'honnêteté et l'amitié, c'est une grande dame qui de mes tourments me préserve. Et j'aimerais tellement te dire que mon Amour est un puits sans fond, j'aimerais tellement t'assurer que jamais rien de toi ne se perdra au fond de moi-même, que tout est en sécurité lorsque tu confie même tes plaies les plus profondes à mes soins... Mais je n'affaire pas toujours hélas comme le bon docteur, je manque d'assurance ou simplement de certitudes, je crains l'avenir tandis que le passé me poursuit, et je ne puis me tirer de la tête que le monde n'est pas assez grand pour l'être si avide que je suis. Mes mots prononcent quelque part ma douleur et t'affirment mon tourment, les temps sont très difficiles, d'autant que l'océan a effacé toutes mes alertes sur le sable. Et que faire si maintenant ceux-ci sont perdus au milieu de nulle part, si ceux-ci s'embourbent dans un tourbillon qui, comme mon puits sans fond pourrait s'emparer de l'Amour que tu me donnes. Et cette bouteille que j'ai bue, une de trop, je la laisse aussi à ce tourbillon, qu'il en efface les lettres, qu'il en casse le verre et emporte ce qui lui reste de substance, substance diabolique qui me possède parce que tu t'absentes... Parce que, chien bête et impatient que je suis, je n'identifie plus le temps de ton absence, je constate que tu n'es pas là... Mais un jour comme un an, à mes yeux, le chant est le même, silencieux, ambigu, tout s'empare de toi, tout de ce monde est incohérent parce que je ne maîtrise rien sans toi. Tu es la muse absente à mes yeux, ta présence m'inspire, mais lorsque tu t'évades, plus rien ne fuit mon esprit, tout demeure dans ma prison inconsciente, et rien ne subsiste, de telle sorte que je ne puisse plus te dire à travers ces lettres ce que je ressens vraiment, parce que je suis trop maladroit. Et je ne te parle que de moi, de mon tourment, mais que faire puisque tu ne me regardes pas, j'aurais aimé que tes yeux croisent enfin les miens, que, sans le lire sur ta bouche, je puisse lire dans tes yeux ces mots simples qui veulent dire que tu m'aimes, sûrement... Tu vois, je n'en suis pas sûr. Alors dis-moi, réponds-moi, écris-moi tout ce qui bon te semblera, et surtout, reviens. Car ce n'est plus moi qui m'impatiente, c'est le temps qui me vieillit et me fatigue, et du jour où je partirais, il sera trop tard pour songer à l'avenir...

  L'Animal désorienté.

Comments

[VIVANT]

LA PLUS BELLE DECLARATION D AMOUR QUE JE N AI JAMAIS VUE

L ETRE EST SUBLIME, LE RETOUR EN SERA D AUTANT PLUS AGREABLE