La Nuit au Musée...
De petites ombres sur les murs, de tous les temps... Et le sage penseur qui sans curiosité les ignore et s'enferme dans son être, une danseuse viendrait lui taper sur le dos qu'il demeurerait immobile, perdu dans son esprit. Le cavalier sur son cheval pourrait hurler à la guerre, il demeurerait, au fin fond de son âme. Entouré de ses murs, couverts d'une vaste fresque d'hommes, de femmes et d'enfants issus de tous les temps. Des êtres surprenants, parfois même, l'on retrouve ainsi le satyre entouré de ses nymphes, ou encore, le regard cachottier d'Hermès, voire même la vigueur rugissante du Minotaure... Bref, toutes ces entités universellement connues qui se mêlent dans sa tête sans même qu'il ait le temps de se rendre compte que tout est en réalité immobile autour de lui. Le temps passe, Chronos joue de sa grande aiguille, mais rien ne se fait et l'esprit flou du jeune homme pensif s'exaspère de tant d'incompréhension. Pourquoi tous ces mystères ? Pourquoi se préoccuper du passé tandis qu'il est temps de rénover le présent ? Toutefois, sans ces vies autour de lui, l'être seul et incapable d'avancer s'avère impuissant, qu'a-t-il fait pour que les dieux le jugent ainsi ? Incapable, perdu dans le néant. Si toutes ces idées se mélangent dans sa tête, si toutes ces images ne tiennent en place, c'est que Chronos a donné naissance à Chaos qui vient troubler l'ordre naturel. Mais rien ne vient sauver l'homme, perdu au milieu de rien. Il faut attendre l'arrivée de Gaïa, déesse de sagesse et de lumière, qui enfin remettra l'ordre naturel en place, tandis qu'Eros viendra à ce monde apporter l'Amour tant attendu par le penseur solitaire... Et le jeune homme s'arrêta dans ses pensées si douces, d'une telle splendeur. Nul ne viendra détruire son rêve, car de sa plume, il a changé l'histoire, et le Tartare ne sera jamais ouvert. L'Enfer n'est pour personne, la sagesse ne mérite que des cieux étoilés, des étoiles mourantes qui se jettent à ses pieds pour l'adorer. Hadès a été banni d'entre les dieux, Cerbère ne garde plus les Enfers mais le domaine des clefs du rêveur qui ouvre les portes de tous les hasards de la vie : l'Amour, le Bonheur, l'Immortalité, l'Amitié et la Justice. La seule clef dont il ne faille se saisir est celle qui ouvre la porte du Tartare, la clef qui ne demande qu'à être reconnue par l'homme, d'après l'illusion de sa sagesse. Tandis qu'il tournera six fois la clef dans la porte, celle-ci s'ouvrira et se refermera à jamais, ayant sacrifié le plus sage des hommes pour tous les inconscients, morts par erreur.
L'Animal libéré du Tartare.